Humpty Dumpty au pouvoir

– Quand, moi, j’emploie un mot, déclara Humpty Dumpty d’un ton assez dédaigneux, il veut dire exactement ce qu’il me plaît qu’il veuille dire… ni plus ni moins.
– La question est de savoir si vous pouvez obliger les mots à vouloir dire des choses différentes.
– La question est de savoir qui sera le maître, un point c’est tout.
De l’autre côté du miroir, Lewis Caroll

En Occident, la vie sociale – ou sociétale, je ne sais plus – est passée à un stade post-orwellien. Dans 1984, le gouvernement de Big Brother imposait une novlangue pour assurer son pouvoir en retournant le sens des mots. La guerre, c’est la paix etc. Quelques affaires récentes suggèrent une autre sorte de confusion.

Dans la région de Montpellier, un homme devenu femme engendre une petite fille et réclame le droit de devenir officiellement sa mère. Cet homme, que les journaux ont affublé avec beaucoup de complaisance du prénom inventé de Claire, est biologiquement le père de l’enfant. Il l’a engendré en faisant tout ce qu’on peut attendre d’un homme au lit. En effet, le changement de sexe qu’il a fait enregistrer il y a cinq ans ne comprenait pas une réassignation chirurgicale.
Le 14 novembre, la cour d’appel de Montpellier, visiblement troublée par la confusion de la demande, introduit dans la jurisprudence le concept flou de « parent biologique ». Ordinairement, en droit, on cherche à affiner les concepts. Ici, on les rend plus englobants. Curieuse idée que de masquer le fait que le parent biologique a fourni les spermatozoïdes, manifestement fonctionnels. Mais maintenant qu’il faut respecter absolument le ressenti des gens, les tribunaux se retrouvent bien embarrassés. Il y a deux ans, un premier jugement concluait, de façon assez logique : « Par l’acte de procréation masculine qu’elle revendique, elle a fait le choix de revenir unilatéralement sur le fait qu’elle est désormais reconnue comme une personne de sexe féminin, et elle doit en assumer les conséquences. » Malheureusement cette décision laissait trop de choses importantes en suspens, des broutilles telles que l’autorité paternelle parentale, ou encore la succession de ce brave homme cet individu. Que faire, s’il lui arrivait malheur ? Ce n’est pas seulement le p…arent qui aurait subi les conséquences, mais bien l’enfant. Annuler le changement de sexe n’étant apparemment pas envisageable, il fallait bien trouver une autre solution.
Selon le Monde, le fait que la cour d’appel ait ajourné sa décision de trois semaines (initialement prévue pour le 24 octobre) illustrerait la complexité de l’affaire. Mais la vérité est-elle si complexe ? Ce sont les mots choisis par le couple qui créent la confusion, la réalité biologique est claire.

Cette affaire d’état-civil peut faire sourire. D’autres affaires, aux États-Unis ou en Grande-Bretagne battent des records dans le sordide. L’inconscience des services pénitentiaires britanniques dans l’affaire Karen White est proprement consternante. Condamné pour une agression au couteau, cet homme s’est déclaré femme transgenre et a été incarcéré dans la prison pour femmes HMP New Hall, à Wakefield. Une fois sur place, il a violé plusieurs de ses codétenues, manifestement content du terrain de chasse fourni par les pouvoirs publics. Il avait déjà commis des viols avant d’entamer sa prétendue transition. Stephen Wood, c’est son vrai nom, est désormais condamné à perpétuité, dans une prison pour hommes.
Et que faut-il faire de ce père, femme transgenre qui a récemment été condamné à 18 mois de prison pour le viol de sa propre fille par un tribunal québécois ?
Les mots ne sont plus que ce que chacun veut y mettre. Et cela a des conséquences. C’est pire qu’Orwell, c’est le versant cauchemardesque du pays des merveilles, où tout un chacun, à l’image d’Humpty Dumpty, valide ses caprices au détriment des autres. Dans n’importe quel autre domaine, un homme prétendant être autre chose que ce qu’il est serait considéré comme un fraudeur ou un fou. Mais le sexe est sans doute trop anodin pour qu’on lui refuse ses fantaisies et l’accès aux toilettes des filles !

J’entends déjà les objections : les sombres individus que vous décrivez sont simplement des prédateurs qui ont prétendu être transgenres pour assouvir leur masculinité toxique. Et sur quoi se basera-t-on pour les distinguer si le sexe biologique ne les définit pas ? On est bien obligé de s’en tenir à leurs déclarations.

Peut-être pensez-vous qu’il n’y a qu’à exiger de vraies mesures de transition : hormones, intervention chirurgicale… Même cela, c’est une plaisanterie. Outre le fait que la transition chirurgicale ne représente qu’une minorité de ceux qui se déclarent transgenres, elle n’est qu’une parodie de changement de sexe. Jusqu’à preuve du contraire, on n’a jamais greffé d’organes génitaux fonctionnels. Ce que l’on fait, c’est un conduit à la ressemblance d’un vagin et un pseudo-pénis qui ne peut pas cracher de spermatozoïdes. Au mieux, on fait de jolis eunuques, pas des femmes. Quant au fameux homme tombé enceint l’année dernière, il n’est qu’une femme de naissance. Il lui a suffi d’arrêter ses prises de testostérone pour retrouver l’usage de ses ovaires.

La discussion va être houleuse, si on ne parle pas le même langage. Mais vous pouvez quand même commenter.

Edit: L’affaire prend un tour bien étrange quand les militants LGBT doivent qualifier ce.tte violeur.se. Désolé si je ne respecte pas bien la grammaire du point médian.

Julia Beck, la militante lesbienne en cause dans la précédente vidéo s’explique sur Fox News.

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