Joyeux souvenir

Hier soir, pour la première fois depuis longtemps, j’ai rechanté le Chant de la promesse. Souvenir apaisant, après bien des tourments.

“Fidèle à ma Patrie,
Je le serai.
Tous les jours de ma vie,
Je servirai.”

Quel sens donner à tout cela, quand on est si loin, sans grand espoir de revenir faire sa vie en France?

Ma Patrie… pauvre France, qui est comme frappée de folie! Est-elle encore aimable, cette France apostate, cette France qui transforme ses valeurs au gré des gay prides, pour se plier à un politiquement correct et recycler les vieilles rancœurs du marxisme?

Il est inévitable que surviennent des conflits de devoirs. Qu’elle est exigeante, la promesse scoute, qui comporte tant d’articles en si peu de mots. Là où elle est admirable, c’est qu’elle n’est pas rédigée au hasard de l’éloquence. Elle est bien ordonnée.

 

D’abord Dieu, premier servi en tout.

Ensuite l’Église, épouse de Dieu, certes, mais épouse tumultueuse, prompte à oublier les promesses de son baptême. Si les évêques oublient parfois de défendre la foi, face à l’agitation des débats sociétaux et des menaces politiques, s’ils oublient d’enseigner les mystères du Christ, alors nous pouvons, nous devons, les secouer.

Mon pays, qui n’est qu’un pays parmi tant d’autres, fort prétentieux quand il croit incarner les droits de l’homme. Pays qui a bien trahi les promesses de son baptême. Pays tout de même exceptionnel de civilisation. Quiconque voyage le sait bien. Malgré tous ses défauts, malgré ses gouvernements décevants et un climat social qui donne envie de fuir, la France reste l’un des pays les plus civilisés. Il suffirait de peu de choses pour qu’il soit effectivement le plus beau pays du monde: se rappeler qu’il n’est pas tout et qu’il y a des lois au-dessus de ses lois. N’est-ce pas, après tout, ce qui fonde l’idée même de droits de l’homme?

L’Europe, grande et belle idée porteuse de paix et d’amitié. Bien difficile d’y rester fidèle en ces temps de Brexit. Bien difficile aussi de lui faire confiance, quand ses bureaucrates veulent imposer des lois scélérates à ses membres et font revoter les peuples, jusqu’à ce qu’ils donnent la réponse attendue.

Mais il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec quelqu’un pour l’aimer. Je ne sais pas si l’Europe conservera longtemps son embryon d’unité, ni même si la paix pourra encore être préservée pendant trois nouveaux quarts de siècle. Il y aura des querelles de famille. Ainsi vivent les familles… Et nous referons la paix. On peut chercher le bien des siens, sans tenter de leur faire plaisir par des flatteries ou des imprudences. Soyons sages, s’ils ne le sont pas. Ma loyauté ira au-delà des disputes. Je chercherai l’intérêt de la France, même si elle est dans l’erreur. Même dans l’exil, un homme droit peut continuer de servir.

En mettant les choses dans l’ordre, les conflits de devoir se résolvent, et l’on trouve de quoi guider son action. S’il faut des sacrifices, sacrifions d’un cœur léger.

“Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, le reste vous sera donné.”

 

Par des scouts égyptiens, le chant prend une nouvelle force. 

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