À l’hôpital, un soir comme les autres

Des moments ineffables

À l’aube ou à midi, le patient va mourir
Mon savoir, mon travail, mes années de pratique
Fondent dans la nuit de prière.

Rien de notre machine ou de nos dévouements
Ne peut la prolonger au-delà d’un instant,
Cette petite vie chérie.

Instant aimé, précieux, pour une main serrée,
Pour la chaleur d’un corps par un corps embrassé,
Pour les mots retenus, pour les mots prononcés,
Pour les larmes bénies séchées par un sourire.

L’infirmière déjà commence à tout ranger.
Chaque objet a sa place. L’enfant aura la sienne
Dans un coffret de palissandre.

Pâle mais souriant, il regarde le monde
À travers la fenêtre où la pluie vagabonde
Rythme comme un chant défendu.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire